Pourquoi ? Comment ?
Oublier ? Regretter ?
Se voir ? S’aimer ?
Un regard. Un toucher.
Un coup de pinceau.
Le silence des mots.
Jamais mon cœur n’a été aussi ému par un film au souffle si nu.
L’ennui. La femme. La passion.
D’un calme serein, d’une profondeur sans nom.
Tous les non-dits, et pourtant jamais l’incompréhension.
Quiconque vous fait sentir invisible n’a simplement d’intérêt à vous regarder que par ses propres idées,
car les réponses sont toujours là,
cachées au creux de vos lèvres,
enfouies sous la couleur de vos yeux.
L’intimité.
Est-ce se dénuder ?
Ou bien est-ce ce moment
où une âme effleure la vôtre sans condition
et dévoile votre cœur sans permission ?
Demandez, et vous recevrez.
Mais comment demander d’être aimée,
lorsqu’aux doigts d’une femme
il n’aura suffi que de quelques coups de pinceau
pour peindre l’écho de votre ombre ?
Quand avons-nous troqué la beauté pour la pertinence ?
Quand avons-nous cessé d’être ?
Oh demoiselle, je vous le concède —
c’est bien le monde des hommes —
mais c’est la terre d’une mère.
La vie. La mort.
L’amour. Le corps.
La douleur d’un choix.
L’innocence qui vous tend la main.
L’art. Le chant.
Le torrent des vagues. Les feux brûlants.
Je vous l’avoue,
jamais je n’ai connu une telle féminité.
Je préfère les hommes,
non pas parce que je les aime tout particulièrement, non.
Non, je les préfère,
simplement parce qu’aucune femme ne m’a jamais regardée,
mes jambes toutes grandes écartées,
faire un choix controversé,
et choisi d’en admirer la beauté.
Comment qualifier ce film de déchirant,
lorsque la vraie tristesse repose dans l’art perdu du corps des femmes ?
La nostalgie d’un quelque chose jamais vécu,
que mon corps reconnaît,
comme un rêve jamais vu.
On dit que l’amour est peine.
Eh bien, déchire mon âme.
Empare-toi de mes choix.
Montre-moi le monde d’hier,
et je te suivrai, sans voix.
Oh oui, je suis bien poète,
mais je fais le choix de l’amoureux, chaque fois.
Vous pouvez crier à la folie,
dire que je renonce à mes libertés.
Dans ce cas, d’un même dire, je vous le renvoie.
Je ne pourrais autrement vous l’expliquer.
Vous pouvez croire que nous avons gagné,
je vous le dis moi,
nous nous sommes égarées.
Je me croyais incapable de mettre des mots sur ces émotions.
Certains sentiments ne sont pas nommés.
Seulement vécus.
Seulement portés.
Comme une chanson qu’on ne saurait chanter,
sans quelques larmes y laisser tomber.
Je me suis demandé
comment l’histoire se serait déroulée
si un homme l’avait incarnée ?
Eh bien, la réponse est simple.
Elle n’aurait jamais été.